HOPITAL du BOCAGE (Laboratoire d’Immunologie, Dijon)
Les anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) sont dépistés par immunofluorescence indirecte (IFI) sur frottis de polynucléaires humains fixés à l’éthanol. Sur ce substrat, les deux aspects de fluorescence les plus fréquents sont désignés par les sigles C-ANCA et P-ANCA : cf. Album photos (anticellules du sang : ANCA). L’aspect C-ANCA est le plus souvent du à des anticorps reconnaissant la protéinase 3. Les anticorps responsables de l’aspect P-ANCA peuvent reconnaître différents antigènes, mais c’est le plus souvent la myéloperoxydase (MPO). La coexistence des deux aspects est rarement observée (0,5 % des sérums testés dans notre expérience). Dans le cas présent, le patient, aux antécédents de lymphome non hodgkinien, avait été hospitalisé pour décompensation cardiaque sur bronchopneumathie chronique obstructive. La découverte d’une insuffisance rénale a fait pratiquer une ponction-biopsie rénale qui a permis de caractériser une glomérulonéphrite focalement nécrosante avec prolifération extracapillaire. Un fragment de tissu associé montrait des signes de vascularite. Dans ce même prélèvement sanguin, un taux élevé d’anticorps anti-MPO a été mis en évidence, sans anti-PR3. Après un mois de traitement immunosupresseur, le taux des anticorps anti-MPO était revenu à la normale, et l’IFI montrait toujours un aspect P-ANCA de titre élevé ; l’aspect C-ANCA, initialement plus faible que le P-ANCA, avait disparu. La cible des anticorps responsables de l’aspect C-ANCA mais ne reconnaissant pas la PR3 n’est pas élucidé. Un marquage cytoplasmique des PNN peut être observé avec des sérums contenant des anticorps anti-muscle lisse, anti-ribosome ou anti-mitochondrie, mais ces anticorps n’ont pas été retrouvés chez ce patient.